dimanche 7 février 2016

Origine de la famille du BOYS de RIAUCOURT : étude de la deuxième génération

Suite de l'étude des premières générations proposées par les généalogistes du 19ème siècle concernant la famille du BOYS de RIAUCOURT : étude de la deuxième génération.

D'azur au chêne arraché d'or, fruité au naturel.
Cimier : un lion issant portant un écu d'azur chargé de 5 billettes d'or mises en sautoir.
Supports : 2 lions.

L'annuaire de la noblesse propose le début de généalogie suivant :

"Les anciens titres de cette famille, antérieurs à l'an 1451, ont été complètement perdus en 1645, lors de la prise et de l'incendie de la ville de la Mothe en Bassigny, lieu de sa résidence, comme le constate un acte de notoriété donné par le sénéchal de la Mothe, le 3 octobre 1668; mais on possède une notice écrite de la main d'Antoine du Boys, fils de Nicolas du Boys, défenseur de la Mothe, d'après les renseignements traditionnels qu'il tenait de ses aïeux ...

II. Guillaume du BOIS

Le fils de Régnier du BOIS dit de BESCOT lui succéda dans sa place de conseiller; et, la charge de président à mortier étant venue à vaquer par la mort de Jehan d'Audry, il fut nommé à cette dignité sous le règne de Charles VI, en présence du roi même, le 13 février 1371 (3 mars 1371 selon Blanchart). Il eut pour frère Nicolas du Boys, évêque de Bayeux, chancelier de France de 1397 à 1400. Guillaume du Boys mourut en 1380, laissant de Marthe de Nanterre, sa femme, Gilles du Boys et Jehan du Boys. Ce dernier reprit le nom et la brisure des de Bescot, comme la portait Régnier du Boys, son aïeul, avec la différence qu'il y ajouta un lambel à quatre pendants. Il mourut en 1455, sans postérité, laissant ses biens à Étienne du Boys, son petit-neveu, à la charge de continuer la même brisure au-dessus de ses armes."

Source : Annuaire de la noblesse de France, 1863, pp 169-175.


Cette deuxième génération comporte de nombreuses incohérences. En effet, elle semble mélanger les généalogies de plusieurs familles qui n'ont aucun lien entre elles.

Afin de tenter d'éclaircir ces zones d'ombre, je vais présenter les généalogies et armoiries des différentes familles du BOS, du BOSC, du BOYS, de BOSCO et le BESCOT présentes sur Paris au 14ème siècle.

Mais, auparavant, dans le recueil de listes des présidents, conseillers et officiers du Parlement de Paris, il est intéressant de noter la présence des noms des personnes suivantes :

m. Radulphus de BOSCO : 1322, 1323, 1333, 1336
m. Richardus de BOSCO : 1322, 1323, 1324, 1329, 1330, 1331, 1332
m. Philipus BESCOTI : 1332, 1333, 1334, 1335, 1336
m. Philipus LE BESCOT : 1332
m. Johannes BESCOTI : 1336, 1337, 1338, clericj 1340, 1341, 1342, Dns 1344, 1345, M. Req. hos. 1361, 1372, 1374, 1375, 1376, 1377, 1378, 1382, 1383
m. Johannes LE BESCOT : 1353, 1354, 1355, 1357
m. Johannes de BOSCO : 1355, not. et graffarius Reformationis 1395, 1396, 1397, 1398, 1399
m. Guill. BESCOTI : 1337, 1338, laycj 1340, 1342, 1343, 1344, 1345
Guillaume LE BESCOT : lay 1355
m. Guill. de BOSCO de galeria : 1362
m. Nicholaus de BOSCO : clericj 1340, 1342, 1343, 1344, 1345, 1350, 1351, 1352, 1353, 1354, 1355, 1361, 1362, 1371, 1372, 1374, Epus Bayocen nuper m. Req. hos. 1376
Nicolas du BOIS : clerc 1355
m. Gauffridus de BOSCO : 1350, 1351, 1352
m. Tristanus de BOSCO, graffarj et notarj 1396, m. Req. hos. 1397, 1398, 1399
m. Matheus de BOSCO : 1398, 1399


Famille LE BESCOT (en latin : BESCOTI)

La famille LE BESCOT se distingue assez facilement des autres familles car on la retrouve sous la forme "BESCOTI" dans les divers textes en latin.

De gueules à la croix d'or cantonnée de quatre merlettes de même.

I. Philippe Le Bescot
1336 : conseiller au Parlement de Paris.
Il eut au minimum 2 fils : Guillaume (II.1.) et Jean (II.2.).

II.1. Guillaume Le Bescot
1337 : lieutenant du prévôt de Paris
1345-1364 : conseiller lai en la Grand-Chambre du Parlement
1358-1359 : président au Parlement (par interim)
1359-1360 : maître lai des Requêtes de l'Hôtel du roi.
1360 : président au Parlement (par interim)
1372-1380 : quatrième président au Parlement.
Est-ce la même personne tout au long de cette très longue carrière ou bien y-a-t-il plusieurs personnes différentes ? C'est une question que je me pose.

Il eut au minimum un fils : Jean dit le jeune (III.1)

Il existe un sceau de ce Guillaume LE BESCOT, conseiller du roi, daté du 30/04/1344 (source : Inventaire des sceaux de la collection des pièces originales du Cabinet des titres à la Bibliothèque nationale, tome premier, par J. Roman, 1909).

II.2. Jean Le Bescot
1345 : conseiller clerc en la Chambre des enquêtes du Parlement
1358 : maître des Requêtes de l'Hôtel du roi
1359-1364 : conseiller clerc en la Grand-Chambre du Parlement
1363- 1371 : chanoine de l'église Notre-Dame
1369 :  proviseur de l'Hôtel-Dieu

III.1. Jean Le Bescot  le Jeune
1372-1380 : conseiller clerc au Parlement


Familles du BOSC, du BOIS, del BOSCO et du BOS

Il est plus difficile de distinguer les familles du BOS, du BOSC, del BOSCO et du BOIS car on les retrouve toutes sous la dénomination "BOSCO"  dans les textes en latin. Seules leurs armoiries bien distinctes permettent de les différencier.

Famille du BOSC (en latin : BOSCO)

C'est la famille de Nicolas du BOSC, évêque de Bayeux, puis chancelier de France.

Selon la prosopographie des gens du Parlement de Paris, Nicolas du BOSC serait le fils de Martin du BOSC, seigneur de Cocquereaumont : "Nicolas du BOSC, seigneur de Cocquereaumont près de Rouen, et Les Terres d'Espinay, d'Esmandreville, et de Bois d'Enneboust, fils de Martin du BOSC, seigneur de Tendos et de La Chapelle-aux-Sénéchaux, lieutenant du grand maistre des Eaux et forêts de Normandie, et de Marie de SEBEVILLE (ou Alix de SITTEVILLE), sa deuxième femme. Il fut conseiller clerc au Parlement de Paris en 1372, chanoine de Rouen, évêque de Bayeux en 1374, l'un des commissaires envoyés à Ardres en 1381 pour la paix avec les Anglois, il fut premier président en la Chambre des Comptes par lettres du 15 janvier 1397, reçu le 17 suivant. Chancelier de France au lieu d'Arnaud de Corbie le .. novembre 1398, il remit les sceaux à cause de son âge vers 1400, et mourut à Paris le 20 septembre 1408. Il fut inhumé en la chapelle de Saint-Louis des Cordeliers, et une partie de son corps, apparemment son coeur, fut porté en l'église de Bayeux."

D'or à la croix échiquetée d'azur et d'argent de deux tires cantonnée de quatre lions de sable armés et lampassés de gueules.

De gueules à la croix échiquetée d'argent et de sable de trois traits, cantonnée de quatre lions d'or lampassés d'azur.
© Mount Angel Abbey

Selon l'histoire du parlement de Parlement de Paris (Maugis, 1916), Nicolas du BOSC serait  "fils de Guillaume du BOSC, de Gisors, trésorier de France" des rois Philippe IV à Philippe VI (JJ. 89, n°190, juil. 1357). J'ai tenté de reconstituer la généalogie ci-dessous :

I. Guillaume DU BOIS, bailli de Gisors, trésorier de France, 1311, 1320, bailli de Meaux 1322 et 1325-1328, bailli de Mâcon.

II.1 Guillaume DU BOIS, notaire à la Chambre ces comptes 1341 -1342, secrétaire du roi 1349. Le 7 octobre 1342, Me Guillaume du Bois, clerc du roi, possède les trois fiefs de Pont-chartrain, mouvants du Tremblay, à cause de sa femme, fille de Jean Coquatrix. Il la laissa veuve avant 1359. Leur fille, Marie du Bois, les porta à Etienne des Granges, chevalier, conseiller du roi, qui en fit hommage, en août 1370, à Michel Mignon. Elle était veuve en 1380 (source : Mémoires - Volume 1 - Société historique et archéologique du Rambouillet, page 364, 1873). D'où :
1/ Jeannette DU BOIS, épouse de Pierre CHAUVEL
2/ Marie ou Marthe DU BOIS,  fille de feu Guillaume du BOS, secrétaire du roi, maître des comptes (JJ. 89, n°190, juil. 1357), épouse d'Anceau CHOQUART, puis d'Etienne de LA GRANGE  ou des GRANGES
(source : Le personnel de la chambre des comptes de Paris de 1320 à 1418, Volume 1, Danièle Prevost, 2003).

1390 : Mariage de Jean de MONTAGU et de Jacqueline de LA GRANGE, fille unique d'Estienne de LA GRANGE et de Marie DUBOIS. Marie DUBOIS était la nièce de Nicolas DUBOIS, chevalier, bailly de Rouen et de Gisors. Selon Pijart, ce gentilhomme « avoit donné audit président en considération de son mariage avec sa fille, trois sergenteries relevantes du Roy comme duc de Normandie, celle de Massi, la sergenterie de Cailly et celle de la Ferté en Bray que son père Guillaume Dubois, clerc du Roy nostre sire (c'est ainsy qu'il est qualifié audit acte) avoit achetées l'an mil trois cent quarante de Jean de Launoy, escuyer, seigneur de Bourdiny, son nepveu, un mercredy 27 avril par devant Pierre de Montigny et son confrère, notaires au Chastelet de Paris  » (source : http://julienchristian.perso.sfr.fr/Chroniques/Montagu3.htm).

"On n'avoit chants d'abord en cette Eglise, Matines, la Messe et Vepres, que les jours chommés. Ansel Choquart, Professeur ès Loix et Conseiller de Charles V, ayant obtenu du Roy en 1363  l'amortissement d'une certaine somme pour fondations, Marie du Bois, Dame de la Grange, veuve de lui, et ensuite d'Etienne de la Grange, President au Parlement, en ayant encore obtenu un autre de Charles VI, par Fentremise de Jean de Montaigu, son Chambellan, Vicomte de Laon, elle fonda en 1402 en cette Eglise, sa Paroisse, la Grand'Messe et les Heures Canoniales pour tous les jours, avec l'obit de son second mari au 25 novembre jour de son décès; Garnier Gueroult, Archidiacre de Josas, étoit alors Curé" (source : Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris, par l'abbé Lebeuf).


II.2 Nicolas DU BOIS, bailli de Rouen et de Gisors (1358, 1362, 17/07/1367, 1369). Peut-être est-ce le début de parcours du futur évêque de Bayeux qui terminera chancelier de France ? En 1358, il semble marié à une certaine Aveline du BOIS : "Aians en mémoire nous grandement estre tenuz à damoiselle Aveline du Bois, nostre Commere , femme de nostre bien amé Nicolas du Bois, nostre bailli de Gisors, etc." (source : Glossarium mediae et infimae latinitatis - Volume 2 - Page 469, Charles du Fresne Du Cange).


Famille del BOSCO

Il existait aussi une famille italienne DEL BOSCO (branche de la famille VENTIMIGLIA à partir d'Otto V VENTIMIGLIA dit DEL BOSCO, vivant en 1260). Les armoiries de cette famille italienne furent données par Blanchard à Gilles ou Guillaume de BESCOT ou du BOIS, président du parlement de Paris en 1372 (il précise : "selon qu'elles m'ont été favorablement données par un curieux qui m'a assuré les avoir vues de la sorte"). Pourtant, mis à part éventuellement un maistre Guillermus de BOSCO de galeria (Santa Maria di Galeria à Rome ?) en 1362, aucune trace de cette famille sur Paris à cette époque.


Il est important de remarquer que ces armoiries sont assez proches de celles de la famille du BOYS de RIOCOURT.

Famille du BOS (en latin : BOSCO)

Concernant la généalogie de cette famille, voir l'article : Origine de la famille du BOYS de RIAUCOURT : étude de la première génération.

  
D'argent au lion de sable, l'écu semé de billettes aussi de sable, au lambel de gueules de cinq pendants.


Famille du BOIS (en latin : BOSCO)

Il existait une famille de bourgeois parisiens de ce nom dès le 13ème siècle. On trouve un renier du BOIS entre 1220 et 1243, bourgeois de Paris (source : Journal de Jean de Roye, connu sous le nom de Chronique ... - Page 33, Jean de Roye, ‎Mandrot - 1894).


Bref, plus ou avance dans la généalogie descendante, plus les certitudes s'évaporent : les incohérences de ce second degré de la généalogie compliquent plus encore la recherche de la vérité !

Suite au prochain épisode !

Sources : 
- les Presidens au mortier du Parlement de Paris... Ensemble un Catalogue de ..., Par François Blanchard, 1647, gallica.bnf.fr.
- volumes reliés du Cabinet des titres : recherches de noblesse, armoriaux, preuves, histoires généalogiques. Recueil de listes des présidents, conseillers et officiers du Parlement de Paris. (XIIIe-XVIIe siècle). Date d'édition : 1601-1700. Copies tirées des registres du Trésor des Chartes et des archives de la Chambre des Comptes ; les premières sont de la main de Rémy, copiste de Gaignières ; les dernières datent de 1686. gallica.bnf.fr.
-  histoire du Parlement de Paris : de l'avènement des rois Valois à la mort d'Henri IV, par Edouard Maugis, 1916.
- http://parismoyenage.fr/parisiens/
- http://bibale.irht.cnrs.fr/ 

1 commentaire:

Unknown a dit…

Aussi intéressant qu'un roman policier; Non, plus passionnant car là, c'est une part de notre histoire !
A quand la suite ???
Mille mercis pour ce remarquable travail et ce partage de connaissances.