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jeudi 12 septembre 2013

Charles Nicolas Sigisbert SONNINI de MANONCOURT, naturaliste du 18ème siècle

Naturaliste, né à Lunéville en 1751, fut distingué de bonne heure par Buffon et par Nollet, qui favorisèrent ses brillantes dispositions pour les recherches d'histoire naturelle. Quoique reçu docteur en philosophie et avocat à la cour souveraine de Nancy, il embrassa le parti des armes, qui devait bientôt lui fournir l'occasion de satisfaire son goût pour les voyages. A peine entré dans le génie de la marine, il demanda à être envoyé à Caïenne, ce qui eut lieu en 1772. Dans ce pays, si peu connu alors et si malsain, il rendit les plus grands services par son intrépide ardeur des découvertes, que soutenait d'ailleurs le tempérament le plus robuste. ll vint ensuite en France donner lui-même au gouvernement des détails sur ses aventureuses entreprises. En 1775, il retourna à Caïenne après avoir visité la côte occidentale de l'Afrique depuis le cap Bianc jusqu'à Portudal; mais bientôt la maladie le força de quitter une colonie où il avait déjà une si belle réputation, ll passa l'hiver de 1776 à 1777 à Montbard, où il partagea les travaux de Buffon. De là, il ne tarda pas à se rendre en Egypte, puis en Grèce, et après avoir exploré ces deux anciennes et poétiques régions et plusieurs parties de l'Asie-Mineure, de la Macédoine, etc., il revint en France (1780). Il dut soutenir, à son arrivée, un procès pour revendiquer son patrimoine dont quelques parents, pendant son absence, s'étaient emparés; il le gagna et se livra, dans sa petite ferme de Manoncourt, à des essais qui eurent pour résultat d'introduire dans notre système agricole plusieurs végétaux exotiques d'une utilité reconnue.

Portrait de Charles Nicolas Sigisbert SONNINI de MANONCOURT
par Langlois de Sezanne pinxit. Phelippeaux Sculp., 1802

La révolution vint l'arracher à ses jardins pour l'investir de fonctions administratives qui faillirent lui être funestes et dont il fut ensuite heureusement destitué. Le discrédit des assignats l'avait ruiné, ll chercha une ressource dans des travaux littéraires ; mais une circonstance imprévue le força de les interrompre en 1810, et lui fit visiter la Moldavie et la Valaquie, ll en revint avec une fièvre pernicieuse, qui l'enleva en 1812. 

Blason de la famille SONNINI 
(source : nobiliaire de Lorraine et du Barrois, par Dom Pelletier)

Ses principaux ouvrages sont : 
- Voeu d'un agriculteur, Paris 1788, in-8. 
- Essai sur un genre de commerce par Houlier aux îles de l'archipel du Levant, Nancy, 1797, in-8. 
- Voyage dans la Haute el Basse-Egypte, Paris, 1799, 5 vol. in-8, avec atlas. 
- Voyage en Grèce et en Turquie, ibid, 1801, 2 vol. in-8, avec atlas. 
- On lui doit en outre l'édit, de l'Hist. naturelle de Buffon avec les continuations, 1799-1808, 127 vol. in-8; du Nouv. Dict. d'hist. naturelle, 1805-04, 24 vol. in-8, et du Cours complet d'agriculture de Rozier, 1810, 7 vol. in-8.

Source : biographie universelle, ou Dictionnaire historique contenant la nécrologie des hommes célèbres de tous les pays, par Charles Weiss, 1841.

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