mercredi 25 juillet 2012

LES PREMIERS JALONS

Fin avril 1921, ma grand-mère paternelle venait de mourir. J'étais en dernière année de l'Ecole des Mines de Nancy et j'avais encore à faire mon stage de fin d'études, à préparer et passer mes examens de sortie.

Ma mère, alors à Uckange, me transmit une lettre de notre cousine Marie JEANNIN qui lui proposait pour moi un projet de mariage avec Mademoiselle de RAVINEL, Isabelle, dont la mère, née CHATILLON, était originaire d'une famille de Terville en relation avec mes parents et grands-parents. Ma mère avait rencontré dans le Monde à Nancy, avant son mariage, le lieutenant de RAVINEL, père de cette jeune fille, qui était mort pour la France au Chemin des Dames comme commandant en juillet 1917.

   
Déclarations de décès de Gabriel de RAVINEL

De prime abord, je n'étais guère tenté par un prochain mariage. Je préférais terminer mes examens tranquillement et avoir une situation bien assise avant de me m’engager dans la vie familiale.

Cependant, ayant bourlingué durant quatre années de guerre, la vie de célibataire ne me tentait pas spécialement, surtout à Hayange où je devais entrer en octobre comme ingénieur aux laminoirs.
Mes parents me laissaient libre, mais estimaient qu'il ne fallait pas laisser passer ce projet sans l'avoir au moins examiné de plus près et je partageais leur opinion.

C’est ainsi que fin mai, après avoir terminé mon stage à Knutange, je m'arrêtais à Metz chez ma cousine JEANNIN, qui habitait alors rue Serpenoise, pour y rencontrer Madame de RAVINEL et sa fille, une jolie blonde toute de blanc vêtue, avec un petit chapeau rose en papier tressé qu'elle avait fait elle-même. Nous parlâmes du temps, de mon stage, de mes projets, de Terville, de mes grands-parents... Un tour d'horizon qui n'ouvrait aucune fenêtre sur nos goûts et caractères réciproques. Mais tels étaient les usages de l’époque dont la disparition n'est nullement à regretter.

Portrait d’Isabelle de RAVINEL

Chacun se retire et il fallait attendre que l'entremetteuse reçut les avis des deux parties avant de savoir si l'on poursuivait. Les avis furent favorables.

Nouvelle rencontre à Metz, toujours sous l’égide de la cousine JEANNIN qui nous servait de chaperon. Votre mère, très détendue, mais sous ses aspects décidés, partagée entre des sentiments fort complexes, sensible comme elle l'était aux influences du moment.

Ce fut fin juin, après une entrevue à Sierck qu'elle s'engagea... Après plusieurs réceptions des familles entre elles, les fiançailles officielles à Metz furent fixées au 16 juillet 1921.

Source : Quelques souvenirs de famille, par Joseph BERNARD-MICHEL

Aucun commentaire: