mercredi 11 juillet 2012

Edouard SEROT, président de Chambre honoraire à la Cour de Paris à la fin du 19ème siècle

Edouard Sérot, né le 5 janvier 1804, épousa Honorine GEISLER le 25 avril 1836. Il était alors avocat à la Cour de Metz. Passé dans la Magistrature, il était président de Chambre à cette même Cour lorsque l'Empereur Napoléon III vint rendre visite à Metz en 1857. Il habitait alors rue des Trinitaires à Metz.

Portrait de famille
(Edouard Sérot ? je ne suis pas sûr)

En novembre 1862, en sa qualité de plus ancien président de Chambre, c'est lui qui reçut en séance solennelle de la Cour Louis-Michel ALMERAS-LATOUR lorsque celui-ci fut nommé premier président de la Cour impériale à Metz.

Lors de l'annexion de la Lorraine à l'Allemagne en 1871, Edouard SEROT fut nommé à la Cour de Paris et prit sa retraite, par la suite, comme président de Chambre honoraire de cette Cour. Il avait conservé sa propriété de Bousse et venait y passer l'été. Il y voisinait beaucoup avec la famille de MARIN des BOUILLERES, qui possédait le château de Blettange, tout contre Bousse. Ce château, très abîmé par la guerre de 1939, fut incendié vers 1960 et vendu ensuite par cette famille.

Il voisinait aussi avec toute sa famille messine et notamment avec sa soeur et son beau-frère VALETTE qui possédait une maison rue de l'évêché à Metz, à l'emplacement de l'actuelle Banque de France.

C'était un homme très lettré, assez puissant comme l'étaient beaucoup d'hommes à l'époque. Il devait d'ailleurs mourir d'une attaque d'apoplexie à Paris le 8 avril 1878. Son corps fut inhumé au cimetière de l'Est de Metz.

Source : Quelques souvenirs de famille, par Joseph Bernard-Michel


Monsieur le Grand Chancelier,
J'ai l'honneur de vous transmettre les renseignements que vous m'avez demandés le 4 avril courant sur Mr SEROT, président de Chambre honoraire à la Cour de Paris, qui sollicite la croix d'officier de la Légion d'Honneur.

Né le 5 janvier 1804, Mr SEROT a été nommé substitut au tribunal de Metz le 29 septembre 1830. Révoqué de ses fonctions pour des causes exclusivement politiques le 17 avril 1831, il est rentré dans la magistrature le 9 juin 1839 en qualité de procureur du roi à Rethel.

Il a ensuite été successivement :
Substitut du procureur général Metz 08/01/1844
Premier avocat général Metz 12/03/1848
Président de chambre Metz 19/03/1853

Mr SEROT a été l'objet d'appréciations contamment favorables : il était représenté comme un magistrat de mérite, se recommandant à la fois par des qualités fort distinguées et par l'honorabilité de son caractère.

La juste considération dont il jouissait à Metz lui avait valu, en outre, d'être appelé aux fonctions d'administrateur des hospices de cette ville, fonction dans l'exercice desquelles il a rendu de précieux services.

Mr SEROT a été admis, le 20 janvier dernier, à faire valoir ses droits à la retraite par application du décret du 1er mars 1852 sur la limite d'âge et comptait alors près de 36 ans de services judiciaires : la durée et la distinction de ces services lui ont fait conférer le titre de président de Chambre honoraire à la Cour de Paris.

Ce magistrat est chevalier de la Légion d'Honneur depuis le 30 mai 1849 et il a été proposé pour la croix d'officier le 19 juillet 1869.

Source : dossier Légion d'honneur LH/2505/7



FICHE MAGISTRAT : Jean Philippe Edouard SEROT
Né le : 05/01/1804 à Metz [Moselle]
Substitut Metz 29/09/1830
Révoqué 21/04/1831
Procureur Rethel 09/06/1839
Substitut du procureur général Metz 08/01/1844
Premier avocat général Metz 12/03/1848
Président de chambre Metz 19/03/1853
Conseiller Paris 16/04/1871
Fin d'activité le 20/01/1874 - Motif : Admis à la retraite

DISTINCTIONS :
Honorariat : Président de chambre
Légion d'honneur : Chevalier le 30/05/1849 Officier le 06/03/1875
SOURCES : Abréviations : Centres des Archives nationales : CARAN (Centre d'accueil et de recherche des Archives nationales, Paris), CAC (Centre des archives contemporaines, Fontainebleau), CAOM (Centre des archives d'outre-mer, Aix-en-Provence)
Registre matricule : Métropole CARAN, Cote : BB/6*/537 n° 9924
Dossier personnel :
Magistrats - CARAN, Cote BB/6(II)/393
Dossier Légion d'honneur : LH/2505/7
BIBLIOGRAPHIE :
• Fourchy. La rentrée au Parlement de Paris, 4 novembre 1878, Paris, E. Donnaud, 1878, 41 p. [Discours prononcé à l'audience solennelle de rentrée de la cour d'appel, Paris]




Edouard SEROT fut un grand ami d'Adolphe ROLLAND, peintre et poète du 19ème siècle.

M. SEROT (ED.), président à la Cour.

670. Le Pont-levis. — Porte attaquée et défendue; mêlée de fantassins et de cavaliers bardés de fer. — (Mine de plomb.) — H. 0,17. L. 0,24; s. etd. 1835.

La porte rappelle la Porte des Allemands; on aperçoit au loin la flèche d'une cathédrale, qui est la cathédrale de Metz. Le dessin a été fait en vue d'une reproduction sur pierre : les combattants tiennent leurs armes de la main gauche.

Il fut donné, un an avant la mort d'Adolphe Rolland, à Edouard Serot, l'un de ses plus chers amis, celui à qui furent adressées les strophes éloquentes qui commencent ainsi :

La nuit jette son voile au front riant des Heures...

les stances mélancoliques, datées de Nice (7 avril 1833) :

Qu'un rayon d'amitié cherchant mon infortune,
Sur la rive où mes jours traînent dans la langueur,
Mieux que ce beau soleil dont l'éclat m'importune,
Caresse doucement mon coeur !...


et ces vers aimables, qui préludaient aux premières confidences d'une muse craintive :

Elle aime l'ombre et le mystère,
La forêt la plus solitaire
Lui prête des asiles verts,
Et le soir, a peine la brise
Surprend quelque note indécise
De ses voluptueux concerts....
Tu peux lever le voile ami
Qui dérobe au jour sa faiblesse,
Mais si ce vif éclat la blesse,
Ne le soulève qu'à demi.
Vois, dans ces pages fugitives,
De mes émotions naïves
Le tableau changeant et divers...
L'histoire entière de mon âme
Est écrite dans ces feuillets.


Source : Oeuvres de A. Rolland / publiées par sa famille ; avec le concours de K. Bedmer, François, J. Laurens, E. Le Roux, Mouilleron, Vernier ; et précédées d'une notice sur sa vie et d'un catalogue de ses ouvrages par E. Gander [septembre et octobre 1863], p 13

Aucun commentaire: