vendredi 1 juin 2012

Jeanne GILLARD (1852-1919)

Jeanne GILLARD, issue d'une ancienne famille de Sierck, était une femme de tête et une maîtresse de maison accomplie. Elle s'est mariée à 19 ans, à Sierck, où Nicolas Henri CHATILLON allait faire sa cour comme fiancé depuis Terville, en voiture à cheval. Bien qu’à l'époque, il n'y eut pas d'autos et que les routes ne dégageaient de la poussière que par le vent, Nicolas Henri apportait avec lui un vêtement propre et, dans un petit vallon qui procède Sierck, il changeait de costume pour être correct en arrivant devant sa fiancée.



Jeanne GILLARD savait parfaitement mener sa maison, diriger ses domestiques et son jardinier. Elle avait laissé à sa fille Jeanne Marie CHATILLON un fameux livre de recettes de cuisine, recopié par celle-ci pour chacune de ses filles. C'étaient d'ailleurs des recettes de ce temps qui comportaient de nombreux condiments dont du beurre, des oeufs en abondance et qui, si elles donnent des plats succulents, ne sont plus faites pour la vie actuelle.

Jeanne GILLARD fit beaucoup de bien à Terville où elle s’occupait de toutes les familles lorraines, soignant leurs malades, donnant des leçons de français aux enfants pour conserver l’esprit français pendant l'annexion allemande. Elle était très aimée par la population.

A la déclaration de guerre de 1914, elle eut des moments très pénibles : sa fille et ses petites filles s'étaient laissées prendre à Terville par la déclaration de guerre. Elles durent fuir précipitamment vers Coblence, puis de là, par la Suisse, purent rejoindre Nancy.


Seule à Terville, n'ayant que de rares nouvelles passées en fraude (et donc très succintes), sachant son gendre très exposé et ses fils aux armées, elle vécut des heures pénibles, n'ayant que quelques amies, dont mademoiselle NELS, pour soutenir son moral. Elle apprit ainsi la mort de son gendre Gabriel de RAVINEL en juillet 1917, sachant sa fille dans une situation difficile avec ses quatre enfants et ne pouvant rien pour elle.

Cette situation dramatique ruina sa santé et, lorsque Jeanne Marie CHATILLON, début 1919, rentra avec ses enfants à Terville pour s'y installer provisoirement, ce fut une dernière joie pour elle, mais de bien courte durée puisqu'elle devait décéder peu après, la même année.


Source : Quelques souvenirs de famille, par Joseph Bernard-Michel

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